mardi 9 octobre 2012

Fotinsky croque le congrès de 1935




 Serge Fotinsky - André Gide
crayon, 18x21 cm, juin 1935



En 2010 une vente d'art russe chez Rossini faisait redécouvrir de nombreux croquis de Serge Fotinsky provenant du fond Lucien Scheler, ami de l'artiste et légataire de sa veuve Julia Fotinsky. Parmi les nombreuses pages arrachées aux carnets de Fotinsky, on trouve notamment une série de six croquis pris sur le vif du Congrès International des Ecrivains de juin 1935 à Paris. Gide y figure aux côtés de Malraux, Bloch, Barbusse ou Vaillant-Couturier.



Serge Fotinsky - Paul Vaillant Couturier & Jean-Richard Bloch
crayons, 18x21cm, juin 1935   



Serge Fotinsky - Frédéric Joliot Curie, André Malraux, Henri Barbusse
crayon 21x18cm, juin 1935


Serge Fotinsky est né à Odessa en 1887. Il entre en 1904 à l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Petersbourg et en 1905 il doit s'exiler après sa participation à la révolution. Il passe par Berlin, Munich et arrive à Paris en 1908, où il travaillera jusqu'à sa mort en 1971. Il participe au Salon des Indépendants de 1912 à 1965 et expose régulièrement à la Galerie Billiet-Vorms dans les années 20 et 30.

En 1928, il est l'un des organisateurs de l'Exposition de la peinture française contemporaine au Musée d'Art Moderne Occidental de Moscou. Ses gravures illustrent de nombreuses revues (Montparnasse, Clarté, Monde, Europe...). « En tant que peintre, il bénéficiait de l'amitié d’André Derain, qui lui manifesta par écrit à plusieurs reprises l'admiration qu’il éprouvait pour son œuvre, la rattachant à l’Ecole de Paris de l'entre-deux-guerres, fauvisme et cubisme révolues, mais encore débitrices de Cézanne », témoignait Lucien Scheler.


Serge Fotinsky - André Gide, André Malraux (et Bloch ?)
crayon, 18x21cm, juin 1935


mardi 29 mai 2012

Œdipe, 1958, Bordeaux







 André Gide, Œdipe, drame en trois actes (1930)
Collection du Répertoire du TNP, 
L'Arche Editeur, Paris, 1958

 
1932 : mise scène de Georges Pitoëff, tournée dans plusieurs villes d'Europe (Gide assiste à la représentation à Anvers ), première parisienne le 18 février 1932 au Théâtre de l'Avenue.
1932 : mise en scène de Gustav Hartung en mai-juin à Darmstadt (traduction de Ernst Robert Curtius) puis Berlin en novembre 1932 et Altona en 1933.
1946 : en mars au Caire (Gide monte sur scène aux répétitions pour dire le rôle d'Œdipe et la presse le prend pour l'acteur principal)
1946 : à Paris au Théâtre Hébertot, par la troupe d'amateurs Les Fâcheux
1948 : à Marseille par un groupe d'étudiants, à Bordeaux associé à Bethsabé par la Compagnie La Flamme
1949 : 21 juillet création par JeanVilar dans la Cour du Palais des Papes d'Avignon, repris en 1951 au Théâtre Marigny à Paris, puis le 22 mai 1958 à Bordeaux, puis de nouveau en Avignon et au Théâtre de Chaillot
1961 : en tournée avec le TNP au Mexique
1978 : mise en scène de François Chaumette à la Comédie-Française



 Œdipe (Jean Vilar)
  (Photo Agnès Varda)
 

 Acte I, scène 4
  (Photo Agnès Varda)

 
 Acte I, scène 4. Tirésias (Philippe Noiret), Antigone (Monique Chaumette)
  (Photo Agnès Varda)

 
 Acte II, scène 6. Etéocle (Roger Coggio), Œdipe (Jean Vilar), Polynice (Yves Gasc)
  (Photo Agnès Varda)

 
 Acte II, scène 1. Créon (Jean-Paul Moulinot), Œdipe (Jean Vilar)
  (Photo Agnès Varda)
 

 Acte II, scène 1. Œdipe (Jean Vilar), Jocaste (Lucienne Le Marchand)
  (Photo Agnès Varda)
 

 Acte III, scène 5. Antigone (Monique Chaumette), Œdipe (Jean Vilar)
 (Photo Agnès Varda)

 

 Dispositif scénique pour Œdipe
(Photo Agnès Varda)


mardi 24 avril 2012

Deux portraits aux enchères


Vendredi 27 avril 2012 à 14 heures à Drouot, la vente de "Livres, Manuscrits et documents anciens" par Millon & Associés s'ouvre avec au lot n°1 un portrait de Gide par André Dunoyer de Segonzac, plume et lavis à l'encre de Chine peu connue et à l'histoire intéressante :

Lot n° 1
DUNOYEZ DE SEGONZAC
Portrait de André Gide. S. l., s. n., 1946. Plume et lavis encre de chine sur papier. Signée en bas à droite, «A. Gide» de la même main en bas à gauche. Dimensions à vue: 235 x 160 mm. Cadre moderne: 445 x 350 mm. Papier collé au dos du support du dessin. En-tête de la NRF, 5 rue Sebastien- Bottin, avec la mention «Paris 1971. Archives Nouvelle revue Française. Portrait d'André Gide par André Dunoyez de Segonzac (1946) offert pour services rendus (32 lettres inédites D'A. G. 1928-1931) par Monsieur Gaston Gallimard en Janvier 69 à M. David Van Offel collectionneur», puis signature «D. Van Offel».
Estimation : 1 000 / 1 500 €

Ajoutons que Dunoyer de Segonzac a réalisé plusieurs portraits de Gide en 1946. Deux sont plus particulièrement célèbres : le portrait de face réalisé en 1946 à l'eau-forte qui a servi de frontispice aux 80 exemplaires de tête du livre du Thésée aux éditions Ides et Calendes (Neuchâtel et Paris, 1947), et celui de profil intitulé "André Gide lisant", eau-forte tirée à 33 exemplaires dont un exemplaire dédicacé au Musée d'Uzès et qui s'y trouve, un autre dans les collections du MoMa

Expositions publiques : jeudi 26 Avril de 11h à 18h, vendredi 27 avril de 11h à 12h


Toujours à Drouot mais cette fois le vendredi 25 mai 2012 à 13h30, la vente du "Fonds Raphaël Maurice Drouart" par Ader verra passer un autre portrait de Gide par Foujita cette fois :

 
Lot n° 171
Léonard-Tsuguharu Foujita (1886-1968) 
Portrait d'André Gide. Planche pour André Gide par P. Valéry, A. Gide, H. Bernstein, etc. Paris, éditions du Capitole, 1928. Eau-forte et aquatinte. 105 x 152. Buisson 28-123. Très belle épreuve du tirage de tête sur japon, signée à la mine de plomb par Foujita et à la plume et à l'encre par André Gide. Quelques courts plis cassés. Toutes marges.
Estimation : 300 / 400 €

Expositions publiques à l’Hôtel Drouot, salle 4, jeudi 24 mai de 11h à 18h, vendredi 25 mai de 11h à 12h. Exposition à l’Étude ADER vendredi 11 mai de 14h à 18h et du lundi 14 au jeudi 17 mai de 14h à 18h

lundi 16 janvier 2012

Illustration pour "L'abandon du sujet dans les arts plastiques"

Ici classées par ordre d'apparition dans l'article les œuvres évoquées par Gide dans Quelques réflexions sur l'abandon du sujet dans les arts plastiques (Editions Fata Morgana, Fontfroide, 2012). 




Paul Cézanne, Pommes et biscuits, 1879-1882 (Musée de l'Orangerie, Paris)
(Une page sur les pommes de Cézanne)





Jean Siméon Chardin, Le bocal d'olives, 1760 (Musée du Louvre, Paris)


« Il y a au Salon plusieurs petits tableaux de Chardin ; ils représentent presque tous des fruits avec les accessoires d’un repas. C’est la nature même ; les objets sont hors de la toile et d’une vérité à tromper les yeux.
Celui qu’on voit en montant l’escalier mérite surtout l’attention. L’artiste a placé sur une table un vase de vieille porcelaine de la Chine, deux biscuits, un bocal rempli d’olives, une corbeille de fruits, deux verres à moitié pleins de vin, une bigarade avec un pâté.
Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j’aie besoin de me faire des yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n’ai qu’à garder ceux que la nature m’a donnés et m’en bien servir.
Si je destinais mon enfant à la peinture, voilà le tableau que j’achèterais. « Copie-moi cela, lui dirais-je, copie-moi cela encore. » Mais peut-être la nature n’est-elle pas plus difficile à copier.
C’est que ce vase de porcelaine est de la porcelaine ; c’est que ces olives sont réellement séparées de l’œil par l’eau dans laquelle elles nagent ; c’est qu’il n’y a qu’à prendre ces biscuits et les manger, cette bigarade l’ouvrir et la presser, ce verre de vin et le boire, ces fruits et les peler, ce pâté et y mettre le couteau.
C’est celui-ci qui entend l’harmonie des couleurs et des reflets. O Chardin ! Ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette : c’est la substance même des objets, c’est l’air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile. »

Diderot, Le Bocal d'Olives et La Raie dépouillée, Chardin, Salon de 1763, p. 219





Claude Monet, Nymphéas, vers 1904 (Musée Marmottan, Paris)






Claude Monet, Meule, soleil dans la brume,1890-1891
(The Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis)



« On comprend bien, si l’on prend en considération entre 1890 et 1891 la série de vingt-cinq toiles représentant les Meules, qu’il est dès lors impossible de proposer l’organisation de cette série comme déterminée par le seul motif, que dans une semblable organisation le motif, qui reste le même pour un grand nombre de toiles, est débordé par le thème, thème lui-même réduit dans sa répétition à n’être plus qu’un prétexte et à s’annuler en tant que tel. La multiplication d’un même motif et d’un même thème tend évidemment à faire disparaître motif et thème en tant que tels et à mettre l’accent sur tout autre chose. »

Marcelin Pleynet, Claude Monet et le naturalisme
in Les modernes et la tradition, Gallimard, 1990





Rembrandt, Les disciples d'Emmaüs, vers 1629 
(Musée du Louvre, Paris)


« […] Une merveille un peu trop perdue dans un coin du Louvre et qui peut compter parmi les chefs-d’œuvre du maître. Il suffirait de ce petit tableau de pauvre apparence, de mise en scène nulle, de couleur terne, de facture discrète et presque gauche, pour établir à tout jamais la grandeur d’un homme. Sans parler du disciple qui comprend et joint les mains, de celui qui s’étonne, pose sa serviette sur la table, regarde droit à la tête du Christ et dit nettement ce qu’en langage ordinaire on pourrait traduire par une exclamation d’homme stupéfait, sans parler du jeune valet aux yeux noirs qui apporte un plat et ne voit qu’une chose, un homme qui allait manger, ne mange pas et se signe avec componction - on pourrait de cette œuvre unique ne conserver que le Christ, et ce serait assez. Quel est le peintre qui n’a pas fait un Christ à Rome, à Florence, à Sienne, à Milan, à Venise, à Bâle, à Bruges, à Anvers ? Depuis Léonard, Raphaël et Titien jusqu’à Van Eyck, Holbein, Rubens et Van Dyck, comment ne l’a-t-on pas déifié, humanisé, transfiguré, montré dans son histoire, dans sa passion, dans la mort ? Comment n’a-t-on pas raconté les aventures de sa vie terrestre, conçu les gloires de son apothéose ? L’a-t-on jamais imaginé ainsi : pâle, amaigri, assis de face, rompant le pain comme il avait fait le soir de la Cène, dans sa robe de pèlerin, avec ses lèvres noirâtres où le supplice a laissé des traces, ses grands yeux bruns, doux, largement dilatés et levés vers le ciel, avec son nimbe froid, une sorte de phosphorescence autour de lui qui le met dans une gloire indécise, et ce je ne sais quoi d’un vivant qui respire et qui certainement a passé par la mort ? L’attitude de ce revenant divin, ce geste impossible à décrire, à coup sûr impossible à copier, l’intense ardeur de ce visage, dont le type est exprimé sans traits et dont la physionomie tient au mouvement des lèvres et au regard, - ces choses inspirées on ne sait d’où et produites on ne sait comment, tout cela est sans prix. Aucun art ne les rappelle ; personne avant Rembrandt, personne après lui ne les a dites. »

G.W.F. Hegel, Les disciples d’Emmaüs, de Rembrandt (1648),
in La peinture (Esthétique)





Rembrandt, Isaac bénissant Jacob, v. 1660, dessin 
(Coll. privée, New-York)






Rembrandt, La Leçon d’anatomie du professeur Tulp 
(Mauritshuis, La Haye)






Rembrandt, La Compagnie de Frans Banning Cocq et Willem van Ruytenburch, 
dite la Ronde de nuit, 1642 (Nouveau Rijksmuseum, Amsterdam)







Michel-Ange, Esclave mourant, 1515 (Louvre, Paris)






Michel-Ange, Moïse, vers1513–1515 
(Tombeau de Jules II, Saint-Pierre de Rome)






Apoxyomène, marbre d'après Lysippe, 
(Musée Pio-Clementino, Vatican)





Discobole Lancellotti, copie romaine, vers 120 ap. J.-C., 
(Palais Massimo alle Terme)





Diadumène, marbre v. 69-96 après J.-C. 
d'après Polyclète d’Argos (430 av. JC.) 
(Metropolitan Museum of Art, New-York)





Apollon sauroctone, attribué à Praxitèle 
(Musée du Louvre Paris)





Faune endormi, dit Faune Barberini 
(Glyptothèque, Munich)




Pierre Bruegel l'Ancien, La Chute d'Icare, c. 1560 pour l'original perdu 
(Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles)




Pierre Bruegel l'Ancien, Le portement de croix, 1564 
(Kunsthistorishes Museum, Vienne)






Pierre Bruegel l'Ancien, Le Repas de noces, 1568 
(Kunsthistorisches Museum, Vienne)






Pierre Bruegel l'Ancien, La conversion de Saint Paul, 1567, 
(Kunsthistorisches Museum, Vienne)






Nicolas Poussin, Eliézer et Rébecca, 1648 
(Musée du Louvre, Paris)





Nicolas Poussin, Paysage avec Polyphème, 1648 
(Hermitage, Saint-Pétersbourg)





Nicolas Poussin, Paysage avec Hercule et Cacus, vers 1659-1661 
(Musée Pouchkine, Moscou)





Nicolas Poussin, Paysage avec Diogène ou Diogène jetant son écuelle, 1648 
(Musée du Louvre, Paris)





Nicolas Poussin, Les Bergers d'Arcadie (Et in Arcadia ego), 1638-1639 
(Musée du Louvre, Paris)





Nicolas Poussin, Renaud et Armide, ver 1624-1625 (ou 1630 ?) 
(Dulwich Picture Gallery, Londres)





Nicolas Poussin, Jupiter allaité par la chèvre Amalthée ou La Nourriture de Jupiter, 1640
(Gemäldegalerie, Berlin)





Nicolas Poussin, Midas devant Bacchus, 1628-1629 
(Alte Pinakothek, Munich)




Nicolas Poussin, Tancrède et Herminie, 1631 
(Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg)






Nicolas Poussin, L'Inspiration du poète (autrefois appelé L'Inspiration d'Anacréon), 
vers 1627 (Niedersächsisches Landesmuseum, Hanovre)






Maurice Denis, Madone au jardin fleuri, 1907 (Coll.privée)





Maurice Denis, L'Annonciation, 1913 (Musée des Beaux-Arts, Tourcoing)





Maurice Denis, Décor de la chapelle du Sacré-Cœur 
(Eglise Sainte-Marguerite, Le Vésinet)






Pablo Picasso, Guernica, 1937 (Musée Reina Sofía, Madrid)






Jean Siméon Chardin, Panier de fraises des bois, v. 1760 (Coll. privée)






Jean Siméon Chardin, Le bénédicité, 1740 (Musée du Louvre, Paris)






Gustave Courbet, La rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet, 1854 
(Musée Fabre, Montpellier)